Des scientifiques s'intéressent au Shifting : rêves lucides, hypnose ou matérialisation d’objets ?

Le shifting est un passe-temps populaire de la jeune génération. Les vidéos consacrées à ce sujet gagnent des milliards de vues sur les réseaux sociaux. Il n’est pas surprenant que les scientifiques s’y intéressent également. Des chercheurs d’Israël, de Suède et du Brésil (Somer, Cardeña, Catelan et Soffer-Dudek) ont établi une analogie de cette pratique avec les rêves lucides, l’hypnose et la tulpamancie. Cette dernière est l’idée qu’un être ou un objet peut être créé par l’esprit.

Les adeptes du Shifting parlent de voyager dans des mondes choisis : Poudlard et l’univers de Star Wars sont particulièrement populaires. Dans le même temps, de nombreux « voyageurs » disent directement que tout part d’un rêve, mais l’espace semble absolument réel. Les scientifiques attribuent la popularité de la pratique à la pandémie de coronavirus. Les jeunes enfermés chez eux cherchent un endroit pour s’évader de notre réalité.

La préparation comprend de la méditation et un plan détaillé de l’endroit où vous souhaitez aller. Vous pouvez créer n’importe quelle apparence pour vous-même, décrire les personnages environnants et d’autres détails. Des affirmations sont également ajoutées, par exemple : « Je peux déplacer ma conscience vers la réalité que je désire quand je le veux. » Le shifting lui-même est effectué à l’aide des méthodes suivantes :

  1. Allongez-vous dans la posture de l’étoile de mer et comptez jusqu’à cent. Répétez les affirmations après chaque chiffre.
  2. La méthode Alice au pays des merveilles : imaginez que vous êtes assis adossé à un arbre. Observez les images émergentes jusqu’à ce que l’un des personnages souhaités passe devant. Dès que cela se produit, courez après lui.
  3. Notez les affirmations sur papier, répétez-les avant d’aller au lit et placez-les sous l’oreiller.
  4. Imaginez-vous dans un ascenseur qui monte. Lorsque les portes du dernier étage s’ouvriront, il y aura la réalité désirée.

Comme l’ajoutent les auteurs de l’étude, il s’agit peut-être de la première description scientifique du shifting. En général, ils la caractérisent comme une immersion intense dans des fantasmes prenant vie. Dans le même temps, les scientifiques soulignent les risques. Faisant à nouveau l’analogie avec les rêveurs lucides, pour qui la frontière entre sommeil et réalité est parfois floue, les scientifiques évoquent les dangers d’une fascination excessive pour le « shifting ». Beaucoup de jeunes ne peuvent tout simplement pas s’en détacher.

À votre avis, à quoi ressemble le shifting ? Rêves lucides, hypnose ou tulpamancie ?

L’article a été publié en octobre 2021 dans la revue Current Psychology.

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